Les cofondatrices de Mustard Made, Becca et Jess, partagent ce que la Journée internationale de la femme signifie pour elles en tant que chefs d'entreprise, dirigeantes et mères.

En tant qu'entreprise fondée par des femmes et dotée d'une équipe composée à 78 % de femmes, la célébration des réalisations des femmes est quelque chose qui nous tient à cœur chez Mustard. Si c'est l'occasion de réfléchir au chemin parcouru, c'est aussi l'occasion de reconnaître tout le chemin qu'il reste à parcourir pour parvenir à l'équité. À l'occasion de la Journée internationale de la femme, nous avons demandé à nos cofondatrices, Becca et Jess, ce que la JIF signifie pour elles en tant que femmes entrepreneurs, chefs d'entreprise et mères, et ce qu'elles considèrent comme les plus grands défis auxquels les femmes doivent encore faire face dans le monde des affaires.

Le 8 mars marque la Journée internationale de la femme et l'occasion de célébrer et de reconnaître la contribution des femmes au sein de notre équipe, de nos marques partenaires et de notre communauté. En tant que fondatrice, que signifie cette journée pour vous ?

Jess - Pour moi, la Journée internationale de la femme consiste à reconnaître qu'il existe encore un écart considérable entre les femmes et les hommes sur le lieu de travail, en termes de rémunération, de soutien et d'opportunités. Du point de vue de Mustard , il s'agit d'être un exemple de ce à quoi peut ressembler la réduction de cet écart. Nous nous efforçons d'être un exemple d'entreprise ouverte, inclusive et diversifiée qui donne la priorité à l'équité.

En tant que responsable, je dois connaître mon équipe et lui fournir les outils, les ressources et les opportunités dont elle a besoin pour réussir et s'épanouir. Et soutenir chaque membre de l'équipe de la manière unique dont il a besoin est quelque chose qui me passionne vraiment.

Au fur et à mesure de la croissance de Mustard et de l'élargissement de notre équipe, il nous est apparu clairement que notre approche du leadership était différente du modèle "traditionnel". Nous voulons faire les choses différemment et diriger d'une manière qui corresponde à nos valeurs. 

Ayant travaillé dans le monde de l'entreprise pendant près de dix ans, j'ai vu et expérimenté de nombreux styles de leadership différents. Je pense que pour vraiment adopter l'équité, nous devons être prêts à repenser complètement notre définition du leadership, ce qui peut sembler effrayant. Nous devons sortir des sentiers battus et réfléchir à ce qu'il faut faire pour atteindre l'équité pour chaque membre de notre équipe, sur une base individuelle. C'est une lourde tâche et il n'y a pas beaucoup d'exemples clairs sur la façon de procéder. Mais plus nous aurons de conversations, comme celle-ci, plus nous pourrons apprendre à naviguer dans l'équité pour tous.

La Rose Review, récemment publiée au Royaume-Uni, a révélé que l'élimination des obstacles auxquels sont confrontées les femmes entrepreneurs pourrait stimuler l'économie à hauteur de 250 milliards de livres sterling. Selon vous, quel est le plus grand obstacle auquel les femmes entrepreneurs seront confrontées en 2023 ?

Becca - Pour moi, l'un des grands défis consiste à aider les femmes à reprendre le travail après avoir eu des enfants et à réaliser que ce soutien est différent et qu'il doit être abordé différemment pour chacun. 

En tant que mère de trois enfants, j'ai eu des expériences très variées en matière de retour sur le marché du travail. J'ai eu mon fils aîné, Dylan, pendant ma première année d'université, à l'âge de 21 ans. Après avoir déménagé en Australie et en tant que mère célibataire sans soutien de la famille élargie, j'ai constaté qu'il était extrêmement difficile de concilier des horaires de travail rigides avec les services de garde d'enfants que je pouvais m'offrir. Lorsque j'ai eu mon deuxième fils, Ellis, je venais de fermer mon entreprise précédente (House of Bec). Après avoir passé ces dernières années à travailler pour mon propre compte, puis avec deux jeunes enfants, je ne voyais vraiment pas comment je pourrais à nouveau être employée. C'est l'un des facteurs qui m'ont poussée à franchir le pas et à créer Mustard. Je ne voyais aucun exemple d'autres entreprises proposant une approche qui conviendrait à moi et à ma situation. Nous avons donc décidé de créer notre propre entreprise, qui serait un lieu de travail accueillant les mères comme des personnes à part entière.

Le rapport Rose a constaté que le nombre d'entreprises créées par des femmes a considérablement augmenté au cours des dernières années, ce qui est fantastique, mais ne représente encore que 20 % des créations d'entreprises au cours de cette période. L'un des principaux obstacles à cette augmentation est le manque de disponibilité des services de garde d'enfants. C'est quelque chose qui doit changer pour que l'équité légitime soit atteinte. Sans parler de la nécessité de modifier les pressions culturelles et les présupposés qui pèsent sur les mères qui travaillent.

C'est une opinion très personnelle (et peut-être impopulaire), mais je crois sincèrement que vos enfants s'en sortiront très bien. Mère au foyer, mère qui travaille à temps plein ou à temps partiel... Quelle que soit la voie que vous choisissez, à n'importe quel moment de votre parcours parental, la culpabilité et le jugement doivent disparaître. Vivre la vie que vous voulez, être heureuse, épanouie et réaliser les choses auxquelles vous croyez aura un effet profond et positif sur vos enfants, même si cela signifie que vous ne pouvez pas être à la porte de l'école tous les après-midi. 

Aujourd'hui, le fait de pouvoir soutenir les mères de notre équipe tout au long de leur carrière et d'avoir créé un lieu de travail qui reconnaît et embrasse leur potentiel me rend très émotive et très fière.

Cinq ans et beaucoup d'enseignements plus tard, quels sont vos meilleurs conseils pour les femmes chefs d'entreprise ou les entrepreneurs en herbe ?

Jess - Mon premier conseil est de développer votre réseau de soutien. Monter une entreprise peut parfois donner l'impression d'être isolée, d'être la seule personne à vivre toutes ces choses. Sachez que ce n'est pas le cas, qu'il y a d'autres femmes qui font des choses incroyables, qui ressentent les mêmes choses que vous et qui ont peut-être déjà relevé les défis que vous rencontrez. 

Trouvez vos meilleures amies dans le monde des affaires, votre équipe de choc. Des femmes à qui vous pouvez vous identifier, que vous pouvez admirer et qui vous aideront à surmonter le syndrome de l'imposteur. Avoir une communauté vers laquelle vous pouvez vous tourner, pour des conseils ou simplement pour une conversation honnête, peut faire une grande différence ! 

Mon deuxième conseil est qu'il faut parfois acheter les chaussures que l'on veut porter (au sens propre comme au sens figuré). Il peut s'agir de suivre un cours auquel vous avez pensé ou de prendre le temps de vous faire faire les cheveux ou les ongles pour vous donner l'impression d'être en pleine possession de vos moyens. Quoi que ce soit qui vous donne confiance en vous, faites-le. Vous vous devez de mettre en avant votre meilleur pied, dans vos meilleures chaussures.

Mustard est passé de deux sœurs désireuses de passer plus de temps ensemble à une marque mondiale et à une équipe de 26 personnes. Quel est le plus grand défi auquel vous avez été confrontée en tant que fondatrice d'une marque à croissance rapide ?

Becca - Le syndrome de l'imposteur est toujours un grand défi pour moi. La question "qui suis-je pour faire cela ?" revient souvent (même en ce moment, en écrivant ceci). D'autant plus que notre équipe continue de s'agrandir et que mon rôle au sein de l'entreprise continue d'évoluer, passant de l'action quotidienne à la vision, à la direction et au leadership. C'est un changement énorme qui peut susciter beaucoup de doutes.

Heureusement, j'arrive de mieux en mieux à reconnaître quand cette voix intérieure se met à parler négativement. Je sais maintenant que je n'ai pas besoin d'entrer dans un certain moule pour être un leader et je me rappelle qu'il ne s'agit pas de tout savoir. Il s'agit de connaître Mustard et de rester fidèle à nos valeurs.

Cette année, je ne cesse de me répéter qu'à mesure que l'entreprise grandit, nous devons grandir nous aussi. Je pense que c'est un peu mon mantra personnel en ce moment parce que le fait est que la croissance personnelle peut être vraiment inconfortable ! C'est collant. C'est difficile. Et parfois, franchement, ça craint. Mais je ne cesse de me rappeler qu'il n'y a rien que je ne ferais pas pour Mustard, que j'aime ce que je fais, et que je dois donc continuer à me remettre en question et à me hisser au niveau que Mustard attend de moi.